Signal Electrique

 

Treat Me Bad

Expressillon / Discograph

 

Trublions de la scène electro française, Signal Electrique mérite d'éclater à la lumière des sunlights et passer enfin du stade de outsiders à celui mérité, de stars des dancefloors.

 

D'un coté il y a Frankeinsound, laborantin allumé en recherches sonores hybrides, dévoreur cannibale de films gores et déviants, amoureux d'étrangetés audio et visuelles, explorateur des profondeurs de l'univers. De l'autre Erik Elektrik, zébulon énergétique dont la vitalité créatrice aurait tendance à en fatiguer plus d'un, perfectionniste de grooves ultimes qui vous déboîtent la tronche en moins de deux. Le tout nous donne Signal Electrique, sommet de décharges d'adrénaline Electro Punk'n'Roll. Depuis leurs débuts ensemble en 1999, ils n'ont cessé de produire une musique gorgée d'influences diverses et variées, empruntant de-ci de-là, au rock, au funk, à l'electro, aux B.O. de films, à l'acid, etc, élaborant une musique aux confluents d'un siècle encore à venir, où les hommes se verraient habillés de carapaces métallico synthétique pour danser sur une musique construite à partir d'uranium enrichi à la kétamine. Deux albums sont là pour témoigner de leur évolution, tels les premiers pas d'astronautes sur une planète interdite. En 2001, c'est avec Acid Library qu'ils ouvrent les portes de leurs cerveaux en ébullition, donnant à entendre une partie de leur palette en devenir, laissant des traces de sueur sur les corps de danseurs encore transi par les secousses de ce duo électrocutant. Les sons s'affinent sur Jukebox Monkey, sorti en 2004, prenant en otage les scènes de France à coups de sets incendiaires, larguant sur un public chaque fois plus surpris, leur cargaison de projectiles soniques au Napalm. Puis une période de maturation s'installe, cherchant à prendre de nouveaux chemins pour ne pas sombrer dans la redite. Ils cherchent, découpent, dissèquent leurs nouvelles compositions, doutent et se remettent au travail pour accoucher de leur nouvelle bombe H, le bien nommé Treat Me Bad, accompagné au passage sur une partie de l'album par le chanteur Dave Dick (Dick Voodoo) ainsi que de Oxymoron (Deadsilence Sydicate). On peut y voire leur énergie se décupler, à coups d'instruments analogiques collectionnés au fil de leurs pérégrinations spatiales. Tout leur savoir y est ici sublimé, télescopant puissance punk rock au groove electro white funk, tel un Crazy Cavan tombé dans un bain de particules détraquées et prêt à tout pour faire trembler une nouvelle fois les murs d'enceintes qui ne demandent qu'à être fouettés. Treat Me Bad est un opus de Radical Dance marquant au fer rouge des mélodies hypnotiques. Un brûlot célinien croisé à un James Brown shooté aux cellules électroniques, perfusant les dancefloors d'hymnes ravageurs insufflés du pouvoir de rendre heureux et de bouger son corps à coups de des carambolages transgenres. Vital.

Roland Torres



12/11/2006
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