alternativmusic

(Lo Recordings / La Baleine)

Ressorti d'un anonymat dans lequel il était plongé depuis la fin des années 70 et sujet à toutes les suppositions, Black Devil Disco Club est en fait le projet des français Bernard Fevre (désormais seul aux manettes) et Jackie Giordano (empruntant les noms de Joachim Sherylee et Junior Claristidge), auteurs d'un disque culte de electro weird disco, intitulé Disco Club sorti 1978 et remis au goût du jour dans un premier temps par Chemical Brothers qui avait samplé un de leurs morceaux pour leur Got Glint et par la suite par Luke Vibert et Richard D. James (Aphex Twin). Aujourd'hui, Black Devil Disco Club sort Eight Oh Eight qui devrait être la fin de la trilogie commencé il y a maintenant 30 ans ! Les ingrédients sont les mêmes que pour les deux précédents opus, un mélange de disco sorti de la tête d'un Cerrone déviant, des percussions aux racines incertaines, des voix étranges vocodées en forme d'onomatopées transcendentales, des basses ronflantes et des synthés vrillés aux sonorités entre acid et eighties, dessinant des paysages aux contours mystérieusement dansants. Difficile de classer la musique de Black Devil Disco Club, qui bien que profondément enracinées dans le disco préserve une certaine forme d'étrangeté de par ses structures aux évolutions particulières. Il se dégage une attraction singulière pour ces six nouveaux morceaux qui fait parfois penser à du Véronique et Davina, à l'image du refrain de Never No Dollars, pour se muter en track terriblement actuel aux limites du spé. Eight Oh Eight mélange éléments kitsch complètement eighties et expérimenations dignes de productions ayant leur place sur Rephlex. Chaque titre de Black Devil Disco Club est une expérience sonore dont on ne sort pas indemne, quelque chose de magiue qui vous prend par les tripes pour vous projeter sur un dancefloor envahi de créatures retro futuristes aux mouvements incontrolés. A découvrir de toute urgence.

Roland Torres

Site : www.myspace.com/blackdevildiscoclub26